Inconsciemment, je reste tard au travail, car j’ai l’impression que c’est le seul
espace de vie sociale qu’il me reste. Lorsque je rentre, je suis entièrement tourné
vers Germaine, je ne peux pas sortir, faire ce que je veux, quand je veux. Je me
retrouve avec des contraintes plus fortes que mon travail qui est déjà très accaparant.
Je ne vis plus pour moi, mais pour faire ce qu’on attend de moi. Le temps où je ne
suis pas là, Germaine est menacée par sa vieillesse qui la pousse par moment à aller
chercher le courrier à 20 heures par -5 degrés en robe de chambre avec le sol gelé.
Inconsciemment, je l’expose à ce type de danger quotidien en n’étant pas à ses côtés
dès 19 heures. Son fils n’est pas serein, il a peur car il voit également que sa mère
perd progressivement certaines facultés. Je lui apparais désormais comme quelqu’un
sur qui on ne peut plus compter. Les faits ne lui donnent pas tort malgré ma forte
implication. Un soir où je rentre à 22h30, je trouve une lettre de son fils. S’en suit
une conversation téléphonique houleuse où il m’expose mes torts et me signifie
mon remplacement. Blessé, triste, j’aperçois Germaine en haut des escaliers. Elle a
surpris la conversation et, souriant à ma tristesse, me dit :
– Ne craignez rien, c’est moi qui décide. Allez vous coucher avec vos soucis, la nuit
soulage l’esprit.
2 commentaires:
Il est bien ce blog, mais je suis toujours triste en repartant.
En revoyant ce dernier poste, moi aussi ! Bon, pour la peine, la semaine prochaine, j'en ai choisi deux plus drôles ;)
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